Alcool et grossesse : pourquoi prendre le risque?

Par les nutritionnistes de Nos petits mangeurs

Une rumeur circule qu’un peu d’alcool de temps en temps durant la grossesse est sans conséquence. Pourtant, les recommandations canadiennes et américaines sont claires : les femmes enceintes devraient s’abstenir de boire de l’alcool durant la grossesse. Cependant, d’autres pays sèment la confusion en étant plus permissifs. Pourquoi une telle divergence de propos?

Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada:

  • Il n’y a pas de données suffisantes pour affirmer que la consommation de petites quantités d’alcool pendant la grossesse est sûre ou nocive pour le bébé.
  • Il n’y a pas de données suffisantes pour définir une quantité sécuritaire d’alcool pendant la grossesse.
  • L’abstinence est le choix le plus prudent pour une femme enceinte
    ou qui pourrait le devenir.

Selon l’American Academy of Pediatrics, aucune quantité d’alcool ne peut être considérée comme sécuritaire durant la grossesse.

Le Collège Royal d’obstétriciens et de gynécologues de Grande-Bretagne recommande de s’abstenir de boire de l’alcool durant les trois premiers mois de grossesse et lorsqu’on essaie de concevoir. Il dit cependant que de petites quantités d’alcool (une à deux unités d’alcool, une à deux fois par semaine) après trois mois de grossesse ne semblent pas nocives.

Un consensus

Tous les experts s’entendent sur le fait qu’une grande consommation d’alcool durant la grossesse, que ce soit de façon régulière ou spontanée, peut être très nocive pour le bébé.

  • Les femmes enceintes qui boivent plus de deux boissons alcoolisées par jour couvrent un très grand risque de donner naissance à un bébé atteint du syndrome d’alcoolisme fœtal.
  • Même si une femme enceinte boit peu souvent durant la grossesse, boire une grande quantité d’alcool lors d’une occasion peut être dommageable pour le bébé.
  • L’effet de l’alcool est le même sur le bébé, peu importe le type d’alcool (bière, vin ou spiritueux).

Boire de l’alcool durant les trois premiers mois de grossesse peut augmenter les chances de fausses couches.

Un aperçu des dommages

Il faut savoir que lorsque maman boit, bébé boit aussi. L’alcool passe directement du sang de la mère au sang du bébé, ce qui augmente les risques d’un retard de croissance, d’un déficit intellectuel, de malformations cardiaques ou d’autres anomalies.

Le cerveau de bébé peut être affecté par la consommation d’alcool de la mère à tout moment durant la grossesse.

Une incertitude

La confusion règne toutefois autour de la question de l’impact pour le bébé d’une consommation faible à modérée d’alcool chez la mère, après 12 semaines de grossesse. En réalité, il manque d’évidence à ce sujet.

Attention de bien distinguer : un manque d’évidence ne veut pas nécessairement dire qu’il y a zéro risque. Cela indique plutôt que d’autres études sont nécessaires pour prouver l’absence ou la présence de danger.

Il est difficile d’investiguer sur les effets de la consommation d’alcool de la mère durant sa grossesse et le développement du bébé puisque :

  • Lorsqu’elles sont interrogées, les mères ont tendance à rapporter une consommation plus faible d’alcool que la réalité (par difficulté à l’évaluer ou par crainte de préjugés).
  • Les effets de l’alcool dépendent de plusieurs facteurs comme la quantité, mais aussi le stade de grossesse, la génétique et la capacité de la mère à éliminer l’alcool de son système.

Bref, l’abstinence demeure le choix le plus prudent. Aucune quantité d’alcool durant la grossesse n’est à ce jour considérée comme sécuritaire. Alors, pourquoi prendre le risque? Il existe de plus en plus de boissons sans alcool sur le marché et des recettes de cocktails sans alcool. Essayez-les!

 

Date de publication: décembre 2015

Références