Le développement du goût

Par les nutritionnistes de Nos petits mangeurs

Il y a des aliments que les enfants aiment immédiatement. Et il y en a pour lesquels c’est plus long. Apprécier les aliments, ça s’apprend. Voilà pourquoi on parle de « développement » du goût. Vous avez un rôle important pour le favoriser et pour cela, il faut d’abord bien le comprendre.

Des préférences innées

Dès la naissance, et même dans le ventre de leur mère, les enfants ont une attirance pour la saveur sucrée. C’est la nature qui le veut ainsi, car le lait maternel est sucré. De même, ils rejettent naturellement l’amertume. Question de survie de la race là aussi, puisque dans la nature, plusieurs substances toxiques sont amères. Malheureusement, ce refus face au goût amer fait en sorte que les enfants ont du mal à accepter certains légumes et autres aliments. Toutefois, même si le premier contact avec un aliment n’est pas concluant, il faut le répéter plusieurs fois, car les goûts évoluent.

Influence des gênes

La génétique explique aussi en partie les préférences. En effet, les gênes font en sorte que les enfants ne perçoivent pas les goûts de la même manière et avec la même sensibilité. Les plus sensibles au goût, nommés les hypergueusiques, sont également les plus difficiles sur le plan gustatif puisqu’ils perçoivent les saveurs avec plus d’intensité (notamment l’amertume). À l’opposé, les hypogueusiques, qui perçoivent moins le goût des aliments, auront tendance à accepter plus facilement différents mets.

Des préférences qui se développent

Très tôt, les enfants entrent en contact avec les différentes saveurs. Le tout débute dans le ventre de leur mère par le biais du liquide amniotique, puis via le lait maternel. Ils se familiarisent avec l’alimentation de leur maman… et ce que sera plus tard la leur. D’ailleurs, certaines études stipulent que les enfants allaités au sein acceptent plus facilement des aliments variés lorsqu’ils commencent à manger que ceux nourris aux préparations commerciales pour nourrissons. Le fait qu’ils soient exposés à une plus grande variété de saveurs avec le lait maternel y serait pour quelque chose.

Influences multiples

Les expériences que vivent les enfants, ainsi que l’environnement dans lequel ils évoluent modulent davantage leurs préférences que la génétique. Parmi les facteurs d’influence, il y a la disponibilité des aliments, les influences culturelles ou religieuses, les médias et la publicité, ainsi que les comportements de l’entourage. Entre autres, les enfants aiment imiter les adultes. Ces modèles doivent être positifs, voire enthousiastes. Votre style éducatif, ainsi que l’ambiance dans laquelle se déroulent les repas sont aussi très importants. Les enfants ont tendance à associer certains aliments au plaisir (ou au déplaisir) qu’ils ont vécus au repas. Un repas agréable augmente les chances que les enfants acceptent de goûter une autre fois à un nouvel aliment. 

Goût… et dégoût

Il est normal de ne pas tout aimer. Un enfant risque de développer une aversion quand il associe un aliment à un mauvais goût, à un mauvais souvenir ou à une autre sensation désagréable, comme un mal de ventre. Il pourrait rejeter l’aliment la prochaine fois qu’il lui sera servi, même si celui-ci n’est pas réellement la source du problème.

Approchant l’âge de deux ans, il est fréquent que les enfants refusent de manger les aliments qui leur sont inconnus, et même certains aliments qu’ils mangeaient auparavant. Ce comportement, parfaitement normal chez les enfants, se nomme la néophobie alimentaire, soit la « peur » des nouveaux aliments. Cette étape présente un défi de taille aux parents et éducateurs des petits. Avec quelques trucs et conseils … et avec une bonne dose de patience, vous le relèverez avec brio!

Les sens

On mange avec les cinq sens, pas seulement avec le goût. Ainsi, les enfants apprennent aussi à connaître et à apprécier les aliments en les regardant, les sentant, les touchant et même en les écoutant! Il ne faut donc pas forcer les enfants à manger un aliment, car la familiarisation peut prendre plusieurs formes. Aidez-les plutôt à découvrir les aliments en utilisant tous leurs sens.

Les goûts ne se discutent peut-être pas… mais ils se développent!

 

Date de modification: 16 avril 2013